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Secteur privé non lucratif : en Ile-de-France, 6,7% des postes sont vacants
Une enquête menée par 19 fédérations et collectifs du secteur privé non lucratif, publiée le 14 février, révèle que près de 2 350 postes sont actuellement inoccupés en Ile-de-France, soit un taux de vacance de 6,7%. Le secteur manque majoritairement d’éducateurs spécialisés et d’infirmiers.
Crédit photo Aline Morcillo / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
En novembre 2021, la Fehap, Nexem et l’Uriopss Ile-de-France dévoilaient une enquête interfédérale sur les tensions en ressources humaines dans le secteur privé non lucratif à l’échelle francilienne. Une seconde étude (1), élargie à 19 fédérations et collectifs associatifs (2), publiée mardi 14 février, montre que ces difficultés en matière de recrutement perdurent. Ainsi, si les répondants emploient moins de salariés que lors du premier rapport (environ 33 600 contre 43 400), ils évaluent à plus de 2 350 le nombre de postes inoccupés au sein de leurs équipes. Soit un taux de vacance de 6,7%, en légère augmentation par rapport à 2021 (6,5%). « La situation est alarmante », assurent les fédérations et associations.
La rémunération n'est pas le seul levier
Les difficultés de recrutement dans les métiers du soin et de l’accompagnement touchent principalement les éducateurs spécialisés (67%), les infirmiers (46%) et les accompagnants éducatif et social (37%). S’en suivent les assistants de service social, les aides-soignants et les moniteurs-éducateurs. Pourtant, comme le souligne l’enquête, « ces professions ont fait l’objet de revalorisations salariales au travers des accords Laforcade 1, Ségur 2, de l’indemnité pour les métiers socio-éducatifs ou encore de la revalorisation des médecins salariés des ESSMS ».
« Ces résultats illustrent le fait que l’attractivité des métiers des solidarités et de la santé ne peut reposer sur le seul enjeu de la rémunération et qu’il est urgent d’agir sur tous les leviers possibles : les conditions de travail, de vie (logement, transport, places en crèche, etc.) ou encore le sentiment de perte de sens », estiment donc les membres du collectif interfédéral.
Les directions aussi concernées
Les tensions concernant aussi les métiers administratifs et/ou de la logistique. « Comme en 2021, les postes d’encadrement sont particulièrement concernés, aussi bien au niveau des chefs de service (38%), des directeurs d’établissement ou de services (20%) et de leurs adjoints (13%) », renseigne l’étude.
Ces tensions ont de nombreuses conséquences : fermeture de lits et de places, non-réalisation d’accompagnements et de diagnostics, augmentation des délais d’attente, baisse de la qualité des prestations et services. Selon cette enquête, « 45% des répondants sont même inquiets pour la pérennité de leurs activités, un chiffre en hausse de 10 points par rapport à 2021 ».
>>> Les résultats de l'enquête "Tensions en ressources humaines dans le secteur privé non lucratif des solidarités et de la santé"
(1) Les résultats de cette seconde enquête se basent sur les retours de 170 organismes gestionnaires de près de 1 700 établissements et services et employeurs de plus de 33 600 salariés à l’échelle francilienne.
(2) Les membres du collectif interfédéral :
CHEMEA, CNAEMO, CNAPE, CNLAPS, Dynamo France, Fapil, FAS Île-de-France, FEHAP Île-de-France, GNDA, Hexopée, Interlogement93, Nexem Île-de-France, SOLIHA Île-de-France, UAPS, UNAFORIS, Unapei Île-de-France, Union régionale Solidarité Femmes Île-de-France, URHAJ Île-de-France, Uriopss Île-de-France.
Auteur : MAXIME RICARD