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Qui est Charlotte Parmentier-Lecocq, ministre déléguée aux personnes handicapées ?
Charlotte Parmentier-Lecocq, ministre déléguée aux personnes handicapées.
Crédit photo Hans Lucas via AFP
Spécialiste des questions de santé au travail, l’ancienne présidente de la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale est finalement nommée ministre déléguée au handicap dans le gouvernement Barnier.
Hasard des alternances politiques, c’est la seconde fois que la nouvelle ministre, nommée sur le fil, est amenée à succéder à Fadila Khattabi. Le 18 septembre 2023, d'abord, quand cette dernière, députée macroniste de Côte d’Or, quittait la présidence de la commission des affaires sociales pour faire son entrée dans le gouvernement Borne. Charlotte Parmentier-Lecocq, élue du Nord, était élue à sa place. La seconde fois, c’est ce 27 septembre 2024, lorsque cette ancienne parlementaire Ensemble reprend, dans le gouvernement Barnier, le portefeuille de ministre déléguée aux personnes handicapées.
Cette nomination intervient plusieurs jours après l’annonce initiale de la composition du gouvernement, à la suite de la protestation de plusieurs associations du champ du handicap liée à l’absence d’un ministère ou d’un secrétariat d’Etat spécifiquement chargé de ce dossier. Sa délégation la place sous la tutelle de Paul Christophe, ministre des Solidarités, de l’Autonomie et de l’Egalité hommes-femmes, nordiste comme elle, ancien président de la commission des affaires sociales de l’Assemblée comme elle.
Elue députée pour la première fois en 2017 sous les couleurs de la République en Marche, cette ancienne cheffe d’entreprise spécialisée dans le conseil RH aux PME a marqué son premier mandat par ses travaux parlementaires en matière de santé au travail. En 2018, elle co-signe un premier rapport proposant le regroupement au sein d’une instance unique de l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), de l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact) et de l’Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics. L’année suivante, en plein débat parlementaire sur la réforme de la transformation de la fonction publique, elle recommande d’aligner les politiques de santé au travail des fonctionnaires sur celles des salariés du privé ainsi qu’une mise en commun des moyens financiers entre les deux secteurs. Des préconisations qu’Olivier Dussopt, alors secrétaire d’Etat à la fonction publique, reprendra en partie dans le cadre de son plan « santé au travail dans la fonction publique 2020-2024 ».
En 2021, elle est initiatrice, puis co-rapporteure de la loi « santé au travail » mise en chantier dans la foulée de l’accord national interprofessionnel (ANI) du 9 décembre 2020. Un texte qui introduit notamment de nouvelles dispositions dans les entreprises et administrations comme le « passeport prévention », et renforce le rôle des services de prévention et de santé au travail dans l’élaboration des documents uniques d'évaluation des risques professionnels (Duerp) et impose des plans d’action de prévention dans les structures de moins de 50 salariés.
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Deux ans plus tard, en plein débat sur la réforme des retraites, Charlotte Parmentier-Lecocq fait partie d’un groupe d’une trentaine de députés de la majorité présidentielle militant pour le maintien de l’index senior – auquel le patronat était hostile – dans le projet de loi ainsi que pour un âge légal de départ à la retraite à 64 ans plutôt qu’à 65 comme initialement prévu. Cette même année, elle prend la présidence de la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale. Elle avait déjà tenté une première fois sa chance en 2020 après la nomination de la titulaire de ce poste, Brigitte Bourguignon, au ministère de l’Autonomie, mais avait été battue lors du scrutin par Fadila Khattabi.
Soutien de la première heure d’Emmanuel Macron au passé juppéiste, Charlotte Parmentier-Lecocq est réélue députée de la 6e circonscription du Nord en 2022 puis en 2024. Elle avait cependant quitté le parti présidentiel deux semaines avant son entrée au gouvernement pour rejoindre Horizons, la formation d’Edouard Philippe.
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