Perte d’autonomie : le reste à charge est plus important en établissement qu’à domicile

Crédit photo Martin Bertrand / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

D’après une enquête de la Drees (direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), publiée le 20 juillet, le reste à charge moyen pour une personne âgée est de 47 € par mois à domicile, contre 1 957 € en établissement, avant prise en compte de l’aide sociale à l’hébergement.

Vieillir à domicile ou en établissement ? Les débats sur le choix du mode de prise en charge des personnes âgées dépendantes sont de plus en plus d'actualité. La dernière étude (1) de la Drees (direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), mise en ligne le 20 juillet, pourrait faire pencher la balance. Selon cette enquête, en 2019, le montant moyen du plan d’aide individualisé était de 483 € par mois par personne âgée, dont 389 € pris en charge par les départements au titre de l’APA (allocation personnalisée d’autonomie). Restaient 94 € à la charge de l'usager dont la moitié donne droit à un crédit d’impôt. Résultat : le reste à charge s'élèvait en réalité à 47 €.

Dans le détail, selon le niveau de dépendance des bénéficiaires (groupes iso-ressources ou GIR), la participation mensuelle moyenne, après APA et crédit d’impôt, était de 89 € pour les personnes les plus dépendantes (GIR 1), 77 € en GIR 2, 55 €  en GIR 3 et 33 € pour les GIR 4.

Un reste à charge moyen de 1 957 € en établissement

Comparativement, en établissements (Ehpad, USLD, Ehpa), les montants sont beaucoup plus importants. Au plan individuel, les frais de séjour s’élevaient en moyenne à 2 385 € par mois en 2019 : 1 875 € pour l’hébergement et 510 € pour la dépendance. Les personnes âgées peuvent toutefois solliciter certaines aides (APA établissement, APL ou ALS). In fine, avant prise en compte de l’aide sociale à l’hébergement, le reste à charge moyen par résident était de 1 957 € par mois.

Un montant problématique car, comme le souligne l’étude, « avant prise en compte de l’ASH, quatre résidents sur cinq sont dans l’impossibilité de financer leurs frais de séjour à partir de leurs seules ressources ». Ces résultats devraient permettre « d’éclairer les débats sur la prise en charge à domicile ou en établissement, dans un contexte où les modèles de projection prévoient une hausse de 100 000 seniors en Ehpad d’ici 2030, si les pratiques restent inchangées ».


(1) Les résultats de cette enquête sont issus du modèle de microsimulation Autonomix qui permet d’estimer la participation des seniors aux dépenses liées à la dépendance une fois les aides déduites, selon leur lieu de vie, leur niveau de dépendance et leurs ressources en 2019. Les analyses portent sur les 779 000 bénéficiaires de l’aide personnalisée à l’autonomie (APA) à domicile et sur les 611 000 résidents de 60 ans et plus en établissement pour personnes âgées (EHPA, Ehpad et USLD).

Auteur : MAXIME RICARD