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Livre blanc du travail social : « Repenser d’abord le "travail" »
Mardi 13 mars a eu lieu la deuxième journée d'entretiens dans le cadre de la réalisation du "livre blanc du travail social".
Crédit photo Aline Morcillo/Hans Lucas via AFP
Une nouvelle journée d’auditions s‘est tenue mardi 13 mars dans le cadre de la réalisation du « Livre blanc du travail social » qui sera remis au début de l’été à la Première ministre et au ministre des Solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées. Cette webconférence a abordé le thème du « travail » au sens large avant de s’intéresser aux enjeux spécifiques que rencontre le secteur social.
Après la première étape du « Livre vert » remis en mars 2022, le Haut conseil du travail social (HCTS) s’attèle à la sortie d’un « Livre blanc ». Prévu pour le second semestre 2022, ce document vise à « moderniser » les métiers du travail social et à « dégager des éléments opérationnels qui auront vocation à inspirer les décisions politiques ». Mardi 13 mars a eu lieu la deuxième journée d’auditions, parmi une série d’entretiens, pour alimenter ce travail collectif. Animée par Cyprien Avenel, sociologue et conseiller pour le travail social à la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS), et ayant regroupé plusieurs centaines de participants, la séance s’est appuyée sur des travaux universitaires « afin d’examiner la portée et le sens des transformations du rapport des Français à leur travail ». L’idée étant de se recentrer ensuite sur les enjeux qui traversent actuellement le secteur social et médico-social.
« Dissonance éthique »
Dans son intervention, Coralie Perez, économiste et ingénieure de recherche à l’Université Paris 1, rappelle ainsi que l’utilité sociale ne suffit pas pour trouver du sens à son travail. « Une deuxième dimension est très importante, c’est la cohérence éthique », explique-t-elle. Il faut « pouvoir travailler en cohérence avec ces normes professionnelles et l’éthique commune (…) Dans certaines organisations, les conditions ne sont pas réunies (…) parce qu’il n’y a pas suffisamment de moyens ou pas suffisamment de temps. » Dans ces cas, le travailleur se retrouve en « dissonance éthique », rapporte la chercheuse. L’intervenante pointe enfin une troisième dimension : la capacité de développement et de mise en œuvre de sa créativité.
« Démultiplier les récits d'activité »
Concernant les pistes pour une meilleure reconnaissance du secteur social, Bertrand Ravon, sociologue et professeur des universités, avance l’idée de « démultiplier les récits d’activité ». Une manière de « sensibiliser les directeurs, prescripteurs, financeurs », selon lui. « Lorsqu’on leur montre ce que l’action peut vraiment permettre, ils sont parfois plus sensibles à vouloir la financer. Comme on ne peut pas rendre visible le travail bien fait à partir des personnes pourvoyeuses de care, on peut le faire à partir de récit d’activité ».
Au moins deux autres journées d’auditions telle que celle-ci, et celle qui s'est déroulée en février dernier, doivent se tenir avant le rendu des travaux en juillet. Parmi les éléments sur lesquels le HCTS continuera de travailler, figure celui de l’accompagnement des transformations et des changements des parcours professionnels, a souligné Amaury Ville, secrétaire général du HCTS.
Auteur : MARIE NAHMIAS