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La filière de la silver économie installe son conseil exécutif
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La réunion du conseil exécutif de la filière de la silver économie s’est tenu le 13 mars dernier. Une première pour ce regroupement d’une centaine d’acteurs impliqués dans les questions du vieillissement de la population. Le mois prochain, ce conseil devrait se doter d’une véritable identité juridique en amont de la préparation du futur contrat de filière.
Cela aura pris du temps, mais ça y est ! Le 13 mars, la filière nationale de la silver économie procédait à l’installation de son conseil exécutif. Une mise en place qui aura demandé… treize années à ce cluster de partenaires issus du privé et du public fondé en 2013 par Michèle Delaunay et Arnaud Montebourg, alors respectivement ministres de l’Autonomie et du Redressement productif dans le gouvernement de Jean-Marc Ayrault.
Durant ses cinq premières années d’existence, cette filière aura surtout vivoté au rythme d’un agenda anarchique décidé selon les agendas des différents ministres qui se seront succédé à Bercy et au ministère de la Santé. « Contrairement à d’autres filières beaucoup plus homogènes, comme celles dédiées à l’aéronautique ou au bois, la nôtre regroupe une large variété d’acteurs qu’il n’est pas toujours aisé de coordonner » témoigne Luc Broussy, son actuel président.
100 acteurs autour de la table
Il faudra attendre 2018 et la création de France Silver Eco, véritable « tête pensante » de la filière par Agnès Buzyn, alors ministre de la Santé et des Solidarités, pour que la machine se mette réellement en route et que la structuration d’un écosystème hétéroclite, réunissant une centaine d’acteurs du vieillissement issus de tous les horizons – fédérations professionnelles du médico-social, professionnels de santé, organisations syndicales et patronales du secteur du bâtiment, start-ups, gérontopôles, collectivités territoriales ou spécialistes du numériques – ne démarre réellement.
Il faut dire que depuis, les prévisions démographiques sur le vieillissement de la population se sont aggravées. « En 2050, la France comptera 4 millions de personnes en situation de dépendance et rien qu’à l’horizon 2030, un tiers des français aura plus de 60 ans. Il y a urgence à embarquer l’ensemble de la société sur la question du vieillissement », annonçait Fadila Khattabi, la ministre déléguée chargée des Personnes âgées et handicapées lors de cette première réunion du conseil exécutif de la filière, qui compte une soixantaine de membres.
Personnalité juridique
Reste à régler certains aspects techniques. Notamment doter ce conseil d’une identité juridique chargé de piloter les différents acteurs autour de la table et d’imaginer le modus vivendi pour les faire travailler ensemble. Un exercice pas si simple qu’il y paraît et qui se heurte au moins à deux obstacles. Primo : quel statut accorder aux financeurs de France Silver Eco que sont la Cnav, la DGCS et la CNSA puisque ceux-ci, tout en appartenant à la filière ne peuvent en être considérés comme adhérents ? Secundo, quid de la cotisation à fixer pour les quelques acteurs non-adhérents à l’entité France Silver Eco ?
Parmi les réticents, notamment, deux entités traînent un peu les pieds pour adhérer pleinement, le Syndicat national pour la Silver Economie (Synapse France) et la Silver Valley, un cluster qui pilote 300 acteurs de l’économie du vieillissement en Ile-de-France. Ce sont d’ailleurs en partie leurs objections qui ont empêché la filière de doter son conseil exécutif d’un statut juridique dès le 13 mars. Pas de quoi paniquer, toutefois, assure Luc Broussy : « il existe des craintes et des doutes légitimes. Nous les lèverons d’ici le mois prochain ». A cette date, une nouvelle proposition statutaire devrait être transmise aux adhérents, clarifiant les derniers points restés en suspens. Du côté de France Silver Eco, on se projette surtout vers la période mai-juin, à laquelle sera finalisé le projet de contrat de filière avec l’Etat tenant compte des recommandations des 6 groupes de travail thématiques mis en place par les acteurs du vieillissement, dont les conclusions devraient être publiés ces prochains mois. De quoi, enfin, rentrer dans le dur.