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Handicap : un CIH à la fois trop tiède et trop flou selon les associations
Crédit photo AFP
Centré sur l’école inclusive, le comité interministériel du handicap du 16 mai n’a pas convaincu les acteurs du secteur qui craignent, entre autres, que les nouveaux pôles d’appui à la scolarité ne donnent trop de latitude à l’Etat.
« Décevant », « flou », « plan de bouts de solutions »… La feuille de route annoncée par le Comité interministériel du handicap (CIH), qui s’est tenu le 16 mai sous la houlette de Gabriel Attal, est loin d’avoir fait l’unanimité auprès des acteurs du secteur. Si la plupart de ces associations saluent la mobilisation des principaux ministres du gouvernement – à l’exception notable de la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités Catherine Vautrin qui n’était pas présente – elles regrettent un certain manque d’ambition. Voire une simple redite des mesures annoncées il y a un an, lors de la Conférence nationale du handicap.
Quand Arnaud de Broca, président du Collectif handicaps, dit globalement « rester sur sa faim », la Fédération Paralysie Cérébrale France condamne « l’absence d’un engagement ferme et précis sur la question de l’école inclusive », pourtant principal thème de ce CIH. Elle pointe entre autres « l’empilement des dispositifs » à propos des nouveaux PAS (pôles d’appui à la scolarité) qui seront expérimentés dès la rentrée prochaine dans quatre départements, et des EMAS (équipes mobiles d’appui à la scolarisation), pour ne citer qu’eux.
Intérêts de l’enfant
La fédération estime non seulement qu’ils « deviennent illisibles pour les familles », mais également que ce nouveau paradigme donne un « rôle exorbitant » à l’Education nationale. Ce n’est plus la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées), sinon l’Etat qui prescrira « l’aide humaine » aux élèves en situation de handicap, « plaçant [l’Education nationale] de fait dans une position de juge et partie préjudiciable aux intérêts de l’enfant ».
De son côté, Trisomie 21 France s’inquiète de la sémantique utilisée par Gabriel Attal, lorsqu’il explique que tous les enfants doivent avoir accès à l’éducation, « qu’ils soient à l’école ou en établissements spécialisés ». La fédération se demande si le gouvernement a « renoncé à ce que tous les enfants aient accès à l’école de la République » et pointe le peu de chance de voir aboutir le projet de 100 IME au sein même de l’école. « La mission confiée à Stéphane Haussoulier (ndlr : président du conseil départemental de la Somme) et Lucie Carrasco (ndlr : personnalité qualifiée) semble bien mal partie, on ne parle plus que "d'initiatives" à la rentrée 2024. Il faut dire que les obstacles sont nombreux, à commencer par le bâti scolaire. »
D’après le CIH, les propositions de la mission Haussoulier-Carrasco devraient être rendues avant l’été et dix projets pilotes d’établissements médico-sociaux, dans les murs de l’école, devraient être déployés dès la rentrée de septembre 2024.
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