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Congé rémunéré, droits à la retraite : Agnès Buzyn veut aider les aidants familiaux dès 2020
Le gouvernement prendra dès 2020 des mesures en faveur des « aidants » qui soutiennent un proche âgé, malade ou handicapé, sous forme d’un congé rémunéré et/ou de « droits contributifs à la retraite », a annoncé vendredi la ministre des Solidarités, Agnès Buzyn.
« Il y aura des mesures qui seront prises en 2019 pour une application dès janvier 2020, c’est un engagement très important sur lequel je prends position aujourd’hui devant vous », a dit la ministre sur l’antenne de RMC et BFMTV.
Jeudi lors de sa conférence de presse, le président Emmanuel Macron a souligné la nécessité de mieux « reconnaître » le rôle des aidants familiaux.
Il faudra notamment « leur bâtir une place pendant la réforme des retraites et leur construire des droits », avait dit le chef de l’Etat, évoquant « celles et ceux, souvent les femmes, qui ont mis entre parenthèses ou sacrifié leur vie professionnelle pour s’occuper d’un enfant en situation de handicap, d’un proche, une personne de la famille devenue dépendante ».
Mme Buzyn a précisé vendredi qu’elle était « favorable » à l’instauration d’un congé rémunéré pour les aidants. Il est « important que certains puissent être rémunérés, car les pertes de salaires sont parfois très importantes dans les familles », a-t-elle souligné.
« Nous y travaillons, je suis en train de modéliser ce que pourrait être une rémunération, et/ou des droits contributifs » à la retraite, a ajouté la ministre, soulignant que la durée et les conditions de rémunération d’un tel congé devaient encore être définies.
« Je n’ai pas aujourd’hui la solution concrète, en tous les cas c’est la direction dans laquelle le président de la République nous engage à aller », a dit Mme Buzyn.
Dans l’état actuel de la législation, les aidants ont le droit de prendre un congé pour s’occuper de leur proche, pendant trois mois maximum (sauf éventuelle disposition plus favorable dans la convention collective). Mais ce congé n’est pas rémunéré.
En conséquence, « le nombre de personnes qui demandent à en bénéficier est infinitésimal », a expliqué à l’AFP Claudie Kulak, fondatrice de la « Compagnie des aidants » (qui revendique 10 000 membres) et présidente du collectif associatif « Je t’aide ».
« Actuellement, personne ne peut prendre ce congé, car quand on s’occupe d’un proche fragilisé, ça a un coût », a ajouté Mme Kulak, dont l’association réclame depuis longtemps l’instauration d’un congé rémunéré.
« Nous ne demandons pas que les 11 millions d’aidants en France soient pris en charge et rémunérés, car tous n’en ont pas besoin! Mais il faut s’occuper de ceux qui sont les plus fragilisés, qui sont en majorité des femmes », a fait valoir la militante, persuadée qu' aucun salarié n’abuserait du futur dispositif, car « pour un aidant, aller travailler, c’est un répit ! ».
« Ravie » que le chef de l’Etat « rende enfin les aidants visibles », Mme Kulak s’est également réjouie de l’annonce d’un dispositif visant à ce que les aidants « ne perdent pas de trimestres dans leur cotisations retraite », lors des périodes où ils se consacrent à un proche.