« Satoshi », un film sur la résilience liée au handicap

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A 9 ans, Satoshi perd définitivement la vue. Comme si un drame ne suffisait pas, à 18 ans, il devient sourd. Un film adapté d'une histoire vraie sur le handicap et les rapports mère-fils qui retrace, avec une grande sensibilité, un incroyable parcours.

C’est un film très émouvant sur le handicap. En salles le 28 février, le réalisateur japonais, Jumpei Matsumoto, raconte l’histoire de Satoshi Fukushima. Dernier d’une fratrie de trois frères, le petit garçon souffre d’une maladie oculaire très rare. A trois ans, il perd la vue d’un œil. A neuf ans, le deuxième cesse de fonctionner lui aussi. « Je ne verrais plus ton visage », dit-il à sa mère. Une mère qui l’accompagne seule à l’hôpital, le soutient sans relâche, apprend le braille pour pouvoir communiquer avec lui, tandis que ses deux autres enfants lui reprochent de les délaisser et que son mari s’accroche à son travail.

Adolescent, Satoshi suit des cours dans un établissement spécialisé pour les non-voyants. C’est un bon élève jusqu’au jour où il s’aperçoit qu’il entend de moins en moins. L’horreur. A 18 ans, Satoshi se retrouve sourd et aveugle. C'est l'effondrement. « Ma vie se résume à un bout de papier », lâche-t-il quand sa mère lui tend un mot qu’elle a écrit en braille. Ensemble, ils mettront bientôt un autre mode de communication entre-eux.

Au-delà du bouleversement que le handicap produit dans une famille -celle de Satoshi est unie mais l’aide repose surtout sur la mère-, le film s’inspire d’une histoire vraie. Satoshi Fukushima a bel et bien existé. En 1983, il est le premier étudiant atteint de cécité et de surdité à entrer à l’université au Japon. Puis en 2008, le premier enseignant universitaire au monde avec ce double handicap. Il était jusqu’en 2022 le représentant asiatique de la Fédération mondiale des sourds et aveugles.

Un film tout en retenue sur la résilience et l’amour sans faille d’une mère envers son fils grâce auquel l'impossible est devenu possible.