« Certains agents étaient en pleurs quasiment tous les jours »

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A l’appel du syndicat CFDT Santé Sociaux, les agents de l’Ehpad de Malestroit, dans le Morbihan, sont en grève. Epuisés, ils réclament plus de moyens durant la période estivale.

Au son des casseroles, ils ont manifesté sur la place du marché de Malestroit, dans le Morbihan, le 13 juin dernier. Les 160 agents de l’Ehpad, membre du Groupement Hospitalier Brocéliande Atlantique (GHBA) sont à bout et veulent se faire entendre. Début juin, à l’appel du syndicat CFDT Santé Sociaux, ils ont déposé un préavis de grève qui court jusqu’à la fin de l’été.

Comme bon nombre d’établissements publics en difficulté de recrutement, celui de Malestroit est dans une situation critique qui entraîne « une grande souffrance » pour le personnel et « une culpabilité de ne pas prendre suffisamment soin des résidents », explique le syndicat. « Le personnel est épuisé. Certains agents étaient en pleurs quasiment tous les jours la semaine dernière », raconte Patrice Juin, le secrétaire général du syndicat dans le Morbihan.

A l’approche de l’été, la direction a proposé une organisation de travail inacceptable selon les grévistes. En sous-effectif, le personnel se voit trop souvent imposer des horaires dérogatoires de 12 h, en continu ou en coupures, des week-ends consécutifs. Les agents sont rappelés durant leurs jours de repos. « Alors leur demander encore une fois, de faire des efforts cet été, ça devient très compliqué », souligne le syndicat.

La direction fait un pas

Les agents réclament des moyens suffisants, notamment des remplaçants, pour prendre en charge correctement les résidents. Comment tolérer qu’on les laisse en chemise de nuit faute de temps? Une partie des résidents et des familles étaient présents à la manifestation afin d’apporter leur soutien au personnel. « Ils voient la souffrance de ceux qui les accompagnent tous les jours », indique Patrice Juin.

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Ce dernier pointe du doigt la direction qui « n’a pas mis les moyens pour avoir un été tenable » mais aussi « le mépris de l’encadrement vis à vis des soignants ». Suite à la manifestation, la direction a fait un pas en avant en direction des grévistes. « Elle a fait des propositions mais il y a encore trop d’écart avec nos revendications », précise Patrice Juin