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"Chèque d'Accompagnement psychologique" pour les étudiants : France urbaine soutient la démarche
Longtemps occultée par d’autres conséquences engendrées de la crise, la précarité étudiante est depuis plusieurs semaines un sujet de mobilisation sur le terrain et dans les médias. Les enjeux de continuité pédagogique, d’accès au numérique, d’alimentation ou d’hébergement ont été récemment complétés par de nombreuses alertes sur la santé mentale des étudiants.
Selon les estimations du Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’innovation, 20 à 30% des étudiants se disent en situation de « détresse psychologique ». Les demandes de consultations auprès de psychologues adressées aux Services de Santé Université (SSU) ont cru de 50 à 70% en un an. L’université de Picardie, qui a enquêté auprès de tous ses étudiants, a récemment livré les chiffres suivants : 72% des étudiants se disent en situation d’anxiété, 34% en situation de dépression et 19% ont des idées suicidaires.
La santé mentale des étudiants n’est apparue qu’en 2013 dans la feuille de route des SSU. La France compte actuellement un psychologue pour 30 000 étudiants, soit dix fois moins que la plupart des autres pays européens. La crise actuelle agit donc comme un révélateur d’un retard structurel.
Le Gouvernement a pris, depuis le printemps 2020, plusieurs dispositions pour soutenir les étudiants les plus fragiles : prolongement et revalorisation des bourses sur critères sociaux, gel des droits d’inscription et des loyers des résidences CROUS, aides alimentaires et d’équipement numérique, recrutement de tuteurs, de psychologues et d’assistants sociaux supplémentaires…De nombreuses collectivités locales sont également intervenues en appui aux publics étudiants : aides alimentaires, gratuité des transports en commun, aide à l’équipement numérique, appui à la recherche d’emplois ou stages… Certains territoires amplifient à cette occasion des actions menées depuis plusieurs années telles que Strasbourg avec son programme « Strasbourg Aime ses Etudiants ». D’autres mettent en place des politiques publiques transversales, mobilisant souvent des compétences communales et intercommunales.
Le Chèque d’Accompagnement Psychologique étudiant, une action à faire connaître
L’instauration en février 2021 d’un « Chèque d’Accompagnement Psychologique » (CAP) permet aux étudiants qui le souhaitent de bénéficier sans avance de frais de trois consultations chez un psychologue. Le CAP se présente comme une possibilité pour les étudiants en fragilité psychologique d’accéder rapidement et simplement à la consultation d’un psychologue. S’inscrivant dans un parcours de soin, le CAP peut être prescrit par le SSU ou le médecin traitant à l’issue d’une consultation préalable. A chaque étape du parcours l’étudiant peut être orienté vers une prise en charge médicale plus importante (psychiatre, urgences…). Le dispositif s’adresse à l’ensemble des étudiants, y compris ceux ne relevant pas des universités publiques. Des téléconsultations sont possibles pour les étudiants éloignés des centres universitaires.
Les territoires, nouveaux acteurs de l’appui aux étudiants ?
Le « Chèque d’Accompagnement Psychologique » est le premier dispositif national ayant fait l’objet d’une concertation préalable avec les associations d’élus, dont France urbaine. C’est l’occasion pour le Ministère de reconnaître le « rôle majeur » joué par les collectivités dans le soutien aux étudiants. Les échanges avec les associations d’élus (France urbaine, AMF, AVUF, Régions de France, et Villes de France), ont permis de proposer une mobilisation des collectivités à deux niveaux :
► Par la diffusion du dispositif auprès de leurs relais (CCAS, associations…) et sa communication sur les outils (print, web…) locaux ;
► Par l’organisation de « conférences territoriales », initiées par le Rectorat et les Présidents d’Universités, associant notamment les EPCI de façon à échanger sur l’ensemble des dispositions prises sur les territoires en appui aux étudiants ; la Ministre Frédérique Vidal a écrit en ce sens aux recteurs et présidents d’université.
Le Bureau de France urbaine a pris acte de ces propositions et chaque territoire pourra les décliner selon ses spécificités et ses engagements. Ces actions de soutien à court terme ne se substitueront cependant pas à un travail de fond sur l’organisation du semestre universitaire en cours et de la rentrée de l’année universitaire 2021-2022. La visibilité sur le calendrier des études et la valeur des diplômes délivrés cette année est un facteur clef d’amélioration de la santé mentale des étudiants.