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Réunion du Comité interministériel du handicap, novembre 2020
Depuis 2017, le handicap est l’une des grandes priorités du quinquennat. Notre conviction est qu’une société inclusive est à la fois facteur d’émancipation individuelle et de progrès social.
En moins d’un an, deux grands rendez-vous ont marqué cet engagement : le Comité interministériel du handicap du 3 décembre 2019, puis la cinquième Conférence nationale du handicap du 11 février 2020 à l’occasion de laquelle le président de la République appelait à tout mettre en œuvre dans tous les domaines pour que chacun puisse choisir son parcours personnel, scolaire, professionnel, culturel et social ; et pour qu’aucune personne handicapée ni aucune famille ne se retrouve isolée. Nous avons établi ensemble une feuille de route ambitieuse, en concertation avec les personnes en situation de handicap, les associations, les collectivités locales et la société civile.
Les premiers résultats sont là, dans le prolongement des efforts conduits depuis trois ans. L’école inclusive a été renforcée à la rentrée scolaire 2020 pour les enfants handicapés. Près de 2 750 enfants de 0 à 6 ans sont désormais accompagnés, gratuitement, dans un parcours de soins et d’interventions précoces, pour limiter les sur-handicaps. L’État et l’Association des départements de France ont engagé ensemble un plan d’action et des moyens pour simplifier et maîtriser les délais d’accès aux droits auprès des maisons départementales des personnes handicapées, avec la publication trimestrielle des résultats dans un objectif de transparence vis-à-vis des personnes et de leur famille. Pour soutenir les 8 à 11 millions de Français qui accompagnent un proche en perte d’autonomie, a été créé un congé proche aidant indemnisé, pour leur permettre de mieux concilier vie personnelle et professionnelle.
Notre modèle social devait lui aussi s’adapter à l’évolution de la société. Le Gouvernement a ainsi posé les bases d’une nouvelle branche de la Sécurité sociale, dédiée au soutien à l’autonomie des personnes, quel que soit l’âge et quel que soit le handicap. Le financement des améliorations de la prestation de compensation du handicap, en particulier pour permettre à chaque personne handicapée d’être parent, est aujourd’hui prévu.
À présent, nous devons aller plus loin. La crise sanitaire n’a mis aucun frein à notre détermination. Bien au contraire, même si, nous en sommes conscients, certains chantiers nécessiteront plus de temps que prévu. Cette crise nous indique les priorités à renforcer dans certains domaines, comme l’accès aux soins, la nécessité de davantage agir pour l’adaptation de l’environnement de vie des personnes, la mise en accessibilité de l’information publique, ou encore le besoin de soutenir les aidants. La crise agit aussi comme un accélérateur dans la mise en place de nouvelles mesures qu’il nous faut maintenant pérenniser. C’est le cas du « 0 800 360 360 » que chaque personne ou proche sans solution peut mobiliser pour être accompagné par une équipe dédiée de professionnels à proximité.
En réunissant ce CIH dans cette période de très grande épreuve pour l’ensemble de la société française, et en présence des associations du handicap, nous portons un message simple : la crise ne nous détourne pas de nos fondamentaux, et elle doit même nous conduire à accélérer notre politique, en veillant à ce qu’elle soit équitablement mise en œuvre sur tout notre territoire.
Nous avons quatre objectifs :
- Le premier, c’est la jeunesse. Nous allons donc redoubler d’effort à l’égard des jeunes générations en situation de handicap, et par ailleurs nous devons habituer l’ensemble de notre jeunesse à vivre la différence. C’est un apprentissage social et humain capital pour l’avenir ;
- Le deuxième, c’est de rendre les démarches administratives toujours plus simples et de renforcer le pouvoir d’agir des personnes en situation de handicap ;
- Le troisième, c’est de mieux soutenir, en proximité, et de façon inconditionnelle, les personnes handicapées et leur entourage pour améliorer la vie quotidienne ;
- Le quatrième objectif, c’est d’engager la société vers une accessibilité universelle, pour que les personnes en situation de handicap puissent vivre pleinement leur citoyenneté au service de tous.
Pour atteindre ces objectifs, chaque membre du Gouvernement est à la tâche. Cet engagement est indispensable pour donner les impulsions et les moyens. Il appartient aussi à la société de s’emparer tout entière d’une question qui la concerne au premier chef, puisqu’elle touche à l’égalité et à l’humanité. Quand des avancées sont réalisées pour améliorer la vie des personnes handicapées, c’est toute la société qui se renforce. Plus que jamais, c’est grâce à la mobilisation collective que nous réussirons.
Jean Castex Premier ministre
Sophie Cluzel Secrétaire d’État auprès du Premier ministre en charge des personnes handicapées