Moins d’une personne sur quatre souffrant d’un handicap sévère occupe un emploi

Autonomie

L'enquête révèle notamment que les personnes ayant des limitations physiques, affectant leurs relations ou leur comportement, sont plus éloignées de l’emploi.

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La nouvelle enquête de la Drees et de la Dares, publiée le 18 novembre 2025, explique les difficultés rencontrées par les personnes en situation de handicap pour trouver un travail, notamment en fonction du type de handicap dont elles souffrent.

Le 18 novembre 2025, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) a publié la deuxième partie de son enquête « Autonomie 2021-2025 », en coopération avec la Direction de l’animation, de la recherche, des études et des statistiques (Dares). Son objet ? dresser l’état de l’emploi des personnes en situation de handicap en France.

Plusieurs définitions du handicap. Réalisée en 2022, l'enquête met en évidence trois approches du handicap :

  • Les limitations fonctionnelles importantes, qui concernent 8,8 millions de personnes âgées de 15 à 64 ans ;
  • La reconnaissance administrative du handicap, qui touche 3,2 millions d’individus dans cette même tranche d’âge ;
  • Les fortes restrictions, pour des raisons liées à la santé ou au handicap, dans des activités effectuées habituellement par la population, dont sont porteuses 2,4 millions de personnes.

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Profils des personnes employées. Parmi ces trois catégories, plus de la moitié des personnes en ménage ordinaire présentant des problèmes fonctionnels (58 %) occupent un emploi. Cela s’explique notamment par le fait que les personnes concernées sont souvent jeunes et titulaires d’un diplôme équivalent ou supérieur au baccalauréat. Elles sont également plus actives (65 %) que celles reconnues en situation de handicap et connaissant des restrictions. Néanmoins, au sens des trois approches :

  • Les personnes concernées par une seule de ces définitions sont deux fois plus à occuper un travail (66 %, contre 29 %) ;
  • Elles sont également moins touchées par le chômage (24 %, contre 12 %) ;
  • À titre d’exemple, les personnes ayant des limitations physiques affectant leurs relations ou leur comportement sont plus éloignées de l’emploi (respectivement 46 % et 47 % en 2022).

Complications sur le marché de l’emploi. Par ailleurs, les résultats de l’enquête indiquent que le cumul de limitations importantes à un impact sur la difficulté à s’insérer sur le marché du travail. Près de 64 % des personnes en ayant plus de trois sont éloignées du monde de l’emploi. Soit deux fois plus que celles concernées par un seul type de limitation (30 %). Cet éloignement concerne également les actifs, qui sont, pour 23 % d’entre eux, au chômage.

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En outre, plus le taux d’incapacité ou d’invalidité est élevé, plus la chance de trouver un travail diminue :

  • Pour les personnes ayant un handicap reconnu comme lourd, seules 28 % sont actives et 22 % occupent un emploi ;
  • Celles ayant un handicap plus modéré ont une situation plus favorable, 68 % étant actives et 60 % ayant un travail.

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