Vous êtes ici
Comment déployer l’IA chez les professionnels de l’autonomie ?

Autonomie
L'IA "n’est plus une technologie futuriste réservée aux grandes entreprises technologiques, mais un nouvel outil au service de l’humain, dont la sphère publique doit s’emparer", explique Maëlig Le Bayon, directeur général de la CNSA.
Crédit photo DR
La Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) a conçu un plan détaillé pour démocratiser l’usage de l’intelligence artificielle et ainsi améliorer la prise en charge des usagers. Mais elle recommande en même temps une certaine forme de « frugalité environnementale ».
Donner une nouvelle impulsion au développement de l’IA dans les établissements sociaux et médico-sociaux (ESMS), c’est l’objectif affiché de la « feuille de route stratégique » que vient de dévoiler la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) début septembre. Ce programme de travail articulé autour de 36 actions à déployer dans les 18 prochains mois doit permettre aux acteurs de l’autonomie de réaliser une première ébauche de gouvernance nationale des futures politiques d’IA. Mais aussi d’expérimenter les premières solutions de terrain.
A l’issue de cette période, les dispositifs qui auront fait leurs preuves seront inscrits au cœur du volet numérique de la prochaine convention d’objectifs et de gestion (COG) de la caisse, élaborée au second semestre 2026.
"L'IA n'est plus réservée aux grandes entreprises"
« L’augmentation du nombre de personnes âgées en perte d’autonomie, la complexité des parcours des personnes âgées ou en situation de handicap, comme les attentes croissantes en matière de qualité de service nécessitent de repenser régulièrement nos méthodes de travail et nos outils. L’intelligence artificielle offre des solutions concrètes pour répondre à ces défis. Elle n’est plus une technologie futuriste réservée aux grandes entreprises technologiques, mais un nouvel outil au service de l’humain, dont la sphère publique doit s’emparer pour améliorer le quotidien des professionnels », écrit Maëlig Le Bayon, directeur général de la CNSA en introduction de ce programme de travail.
Les premiers usages de l’IA commencent à se développer dans les ESMS : « oreilles intelligentes » auprès de personnes en perte d’autonomie, assistants numériques permettant la rédaction de rapports visant à faire gagner du temps aux professionnels du secteur. Mais à ce stade, les initiatives demeurent encore timides.
Cinq objectifs
Cette initiative de la CNSA s’inscrit dans un contexte d’expérimentations autour du recours à l’IA dans les établissements et services sociaux et médico-sociaux. En avril dernier, l’Agence nationale de la performance sanitaire et médico-sociale (Anap) avait ainsi organisé un premier challenge visant à confronter des cadres hospitaliers assistés – ou non – d’outils d’intelligence artificielle à l’exercice de la rédaction de plannings afin de leur permettre de dégager du temps pour leurs missions de management d’équipe.
>>> A lire aussi : Challenge Anap : "La gagnante, c’est la coopération entre l’IA et les cadres de santé"
Le plan d’action de la CNSA, lui, s’appuie sur cinq objectifs :
- permettre aux équipes de gagner du temps pour mieux accompagner les patients et résidents ;
- accélérer le traitement des demandes ;
- harmoniser les pratiques sur les territoires ;
- simplifier les démarches ;
- développer à la fois la proactivité… et la lutte contre la fraude.
"Frugalité environnementale"
Le plan de bataille élaboré par la CNSA vise ainsi à identifier les solutions les mieux adaptées aux besoins des professionnels de l’autonomie, à expérimenter à grande échelle ces solutions dans les établissements et services – une phase qui doit s’étendre tout au long de l’année 2026 –, puis former les équipes à leur usage et enfin déployer, de façon pérenne, les dispositifs les plus fiables. Le tout en inscrivant la démarche dans un objectif de « frugalité » numérique afin de limiter l’empreinte environnementale de ce recours massif à l’intelligence artificiel comme le préconise le « référentiel de l’IA frugale » de l’Afnor (Association française de normalisation).