Ségur de la santé : les acteurs du grand âge sermonnent le gouvernement

Alors que la date anniversaire des accords du Ségur de la santé approche, la grogne monte. Ce lundi 19 juillet, des fédérations et associations représentant le secteur des personnes âgées interpellent le gouvernement. Elles lui demandent de « respecter ses engagements » en matière de financement.

Il y a un an pratiquement jour pour jour, le 21 juillet 2020, les accords du Ségur de la santé promettaient une amélioration des salaires et des conditions de travail des professionnels de la santé à l’hôpital, en clinique et dans les Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes). A la veille de ce premier anniversaire, huit fédérations et associations du secteur du grand âge (Nexem, AD-PA, Fehap, Fnadepa, Synerpa, Fnaqpa, Mutualité française et Uniopss) interpellent le gouvernement ce lundi 19 juillet dans un communiqué de presse.

En effet, alors que ces accords prévoient une augmentation de 183 € nets par mois pour 1,5 million de professionnels, « son financement n’est pas sans poser certaines difficultés », estiment les acteurs du secteur : « D’une part, au travers d’enveloppes sous-calibrées ne tenant pas compte des effectifs et, d’autre part, en raison de l’opacité de son mode de calcul. »

« Pérenniser » les revalorisations

Les signataires du communiqué rappellent que, pour le moment, « les établissements ont reçu des dotations insuffisantes pour l’année 2020 et sans garantie de complément, malgré les engagements du gouvernement ». Et que ces dotations couvrent, « en moyenne, seulement 50 % à 70 % du besoin pour 2021 ». Concrètement, cela veut dire que, jusqu’à présent, les établissements financent en partie ces augmentations salariales. Or ils n’en ont pas les moyens.

Ils demandent donc au gouvernement « de respecter ses engagements » en finançant le Ségur « à hauteur des coûts réels, par le versement d’un rattrapage pour l’année 2020 à brève échéance et par une montée en charge plus rapide des crédits pour 2021 ». Sans quoi, ces fédérations et associations l’assurent : il pourrait y avoir « des répercussions sur l’équilibre structurel de la section soin » et « sur la capacité des organisations à pérenniser le versement de ces revalorisations ». Dans un récent numéro, les ASH avaient déjà pointé certaines incohérences de ces accords. « Dans un climat social extrêmement tendu », comme le soulignent les acteurs du grand âge, le gouvernement a beaucoup à accomplir pour calmer les protestations.

Auteur

MAXIME RICARD