Handicap : pour un « plan Marshall de l’aide à domicile »

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Lors de son congrès à Reims, APF France handicap a adopté, samedi 24 juin, une motion politique pour dénoncer avec fermeté l’immobilisme du gouvernement. Il ne garantirait pas aux personnes en situation de handicap le choix de leur mode de vie dans des conditions dignes.

Face aux difficultés pour bénéficier d’un accompagnement médico-social à la hauteur de leurs besoins et à l’inadéquation des plans d’aides qui se réduisent comme peau de chagrin, les personnes en situation de handicap ont de plus en plus de mal à vivre dignement chez elles. Pire encore, ce manque de moyens humains et financiers les mettrait parfois même en danger.

Porté par APF France handicap, ce constat est si alarmant que l’association s’est réunie samedi 24 juin pour adopter à l’unanimité une motion politique intitulée « Aide humaine et soins à domicile : non-assistance à personne en danger ! ». Le texte demande au gouvernement de lancer de toute urgence un « plan Marshall de l’aide à domicile », assorti de mesures financières immédiates, ainsi qu’un « Grenelle National de l’accompagnement » impliquant une réforme structurelle du secteur.

La famille ne doit pas se substituer à l'Etat

Pour les adhérents de cette puissante organisation – qui regroupe aussi bien des personnes handicapées, que leurs familles et des personnes valides solidaires – l’inertie des pouvoirs publics « remet gravement en cause le droit fondamental du choix du mode de vie et la possibilité de vivre à domicile » pour tous. Certains sont ainsi contraints d’aller dans des foyers, voire d’être hospitalisés. Or, les établissements et services médico-sociaux comme les hôpitaux sont eux aussi frappés de plein fouet par la crise : « Il est inacceptable de considérer que la solidarité familiale doive de fait se substituer à la solidarité nationale. »

La récente condamnation de la France pour violation des droits humains par le Conseil de l’Europe et le relatif échec de la Conférence nationale du handicap ne semblent pas avoir réussi à sortir le gouvernement de son « immobilisme ». APF France Handicap s’en indigne : « Faut-il des "morts à domicile" pour que l’État et les Conseils départementaux réagissent ? ». L’association invite, dès cet automne, les parlementaires et les élus des Conseils départementaux à se déplacer au domicile des adhérents concernés par ces situations, afin d’être des relais de leurs revendications auprès du gouvernement.