Des personnes handicapées actrices de leur vie et de leur intimité.

 

Longtemps maintenues dans l’enfance, les personnes handicapées intellectuelles se voient aujourd’hui reconnaître le droit à une vie affective et sexuelle qu’elles revendiquent de plus en plus. Il appartient à leur entourage et aux associations de les accompagner de façon concrète dans leurs aspirations.

Jusqu’à un passé récent, la sexualité des personnes handicapées intellectuelles était souvent occultée par leurs parents et par leurs proches. Face à ce tabou, les personnes adultes étaient cantonnées à une éternelle enfance.

En établissement, l’interdit était porté par les professionnels qui préféraient conserver une prudente distance face à ces questions. Toutes les décisions relatives à ce sujet étaient finalement prises à la place des principaux intéressés.

La thématique de la vie affective et sexuelle a progressivement pris corps dans des études et des publications, mais elle a longtemps été abordée uniquement à travers les problématiques qu’elle soulevait (contraception, parentalité, Sida…) et non sous un angle positif.

Parallèlement, le contexte législatif français et international a beaucoup évolué avec la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées (2008) et les lois successives de 2002, 2005 et 2007. Ces différents textes sont venus rappeler et préciser les droits des personnes handicapées intellectuelles en la matière.

Alors que la société et les mentalités changent et que les pratiques d’accompagnement se diversifient, les personnes handicapées intellectuelles entendent aujourd’hui être actrices de leur existence. Elles revendiquent le droit à l’autodétermination et au pouvoir d’agir dans tous les domaines de leur vie, y compris les plus intimes.

Dans une société où les valeurs individuelles ont pris le pas sur les logiques collectives, la recherche de l’épanouissement est devenue un but en soi. Les personnes handicapées intellectuelles n’échappent pas à ce changement. De plus en plus encouragées à prendre conscience de leur individualité, dans leur corps comme dans leur esprit, elles s'autorisent davantage à exprimer leurs besoins, leurs sentiments et leur désir d’aimer et d’être aimées. Elles sont aujourd’hui dans l’attente d’avancées réelles et concrètes dans la reconnaissance et la prise en compte de ces aspirations.

Toute la question est de savoir comment être à l’écoute de leurs attentes et quelles réponses leur apporter sans se substituer à leurs désirs. Il ne s’agit plus seulement de les protéger, mais bien de développer de nouvelles formes d’accompagnement, plus transversales, qui leur permettront de décider pour elles-mêmes.

L’enjeu dépasse les individus. Il est au cœur de la profonde transformation sociétale, portée et revendiquée par le mouvement Unapei. Dans cette nouvelle donne sociale, la personne occupe une place centrale. Elle se voit enfin reconnaître le droit de choisir et d’agir, quitte, parfois, à prendre des risques. C’est là l’une des clés de la société inclusive.

Fort de son antériorité et de son savoir-faire unique, reposant sur la triple expertise associant parents, personnes handicapées et professionnels, le mouvement parental a toute la légitimité pour faire avancer la réflexion sur le sujet, imaginer des pratiques innovantes et co-construire, avec tous les acteurs, une nouvelle culture de l’accompagnement intégrant pleinement la dimension affective et sexuelle dans la démarche de promotion de la personne.

Dans cet esprit, l’ambition de ce livret est de proposer des pistes de réflexion, de donner des points de repères et de partager des exemples afin de créer les conditions pour que chaque personne accompagnée puisse aimer, désirer et s’accomplir pleinement dans sa vie intime.

Pour en savoir plus : Consulter le livret