4 nouvelles initiatives inspirantes

Mise à jour par : Myriem Lahidely, Flora paille, Laurence Ulrich et Adèle Cailleteau

Une maison de répit pour les aidants, un accompagnement pour les enfants en situation de Handicap ET dépendants de la protection de l'enfance, un pôle pour favoriser l'inclusion en Charente-Maritime et un label LGBT+ pour les franciliens résidents en EHPAD : c'est le mini tour de France des inititatives inspirantes. 

1. Aidants : reprendre son souffle à Alès 
La ville d’Alès a ouvert un lieu refuge pour les aidants. L’Instant Répit a été pensé comme une maison avec différentes pièces où il est possible de leur donner la parole et de leur offrir un accompagnement sur mesure.

« Le collectif qui les accueille représente tous les aspects du champ de l’aide aux aidants, qu’il s’agisse de répit, de soutien psychologique, d’écoute ou de relation d’aide », indique Alain Devallez, médecin référent du projet. Une assistante sociale y assure les entretiens, menés parfois en binôme avec une psychologue, lors desquels sont cernés les besoins et attentes de l’aidant. « Beaucoup sont en situation d’épuisement, voire de rupture », indique Nacera Benazouz, assistante sociale.

Mise à disposition par le pôle prévention de l’opérateur de santé Filieris (issu du régime minier), cette professionnelle anime aussi un cycle de formation sur l’accompagnement, les dispositifs de soutien, les évolutions réglementaires… qui s’adressent aussi bien aux aidants familiaux qu’aux professionnels aidants. « L’idée est de proposer cet accompagnement sur tout le territoire d’Alès », précise Nacera Benazouz.

M.L.

2. Handicap : favoriser l'inclusion en Charente-Maritime 

Le département de Charente-Maritime met en place un pôle « ressources handicap ». Sa mission : favoriser l’intégration des enfants de 0 à 17 ans en situation de handicap dans les structures de droit commun. Et particulièrement dans celles dédiées à la petite enfance, aux loisirs ou aux activités extrascolaires.

Dans un premier temps, l’idée est de sensibiliser les professionnels de l’enfance, de la jeunesse et des sports au handicap, puis de les former afin qu’ils puissent accueillir les jeunes qui en sont porteurs sans la crainte de ne pas savoir faire.

Financé par la MDPH (maison départementale des personnes handicapées) et la CAF (caisse d’allocations familiales) à hauteur de 61 000 €, le projet est aussi porté par la protection maternelle et infantile (PMI), la Mutualité sociale agricole (MSA), l’Education nationale et l’agence régionale de santé (ARS). Il est encadré par le schéma départemental de services aux familles.

A terme, le nouveau dispositif permettra d’accompagner les parents jusqu’à ce qu’une solution d’inclusion effective soit trouvée pour leur enfant.

F.P.

3. Aider les enfants en double vulnérabilité

On qualifie parfois d’« invisibles » ces enfants en situation de handicap et pris en charge par la protection de l’enfance. Une double vulnérabilité qui concerne plus de 70 000 jeunes confiés à l’aide sociale à l’enfance. Présente dans dix départements, l’association Hovia a fait le même constat en interne : 21 % des mineurs accompagnés dans ses établissements cumulent les deux problématiques. Depuis novembre 2022, elle expérimente un groupe d’entraide entre professionnels issus de ces deux secteurs.

Baptisé Copepsh (collectif protection de l’enfance et personnes en situation de handicap), ce dispositif dématérialisé réunit une quinzaine de volontaires (infirmières, éducateurs spécialisés, directeurs d’établissement, coordinateurs de Mecs, assistants familiaux ou psychologues), la plupart ayant une double expérience. Quand un travailleur social ou une équipe se retrouve face à une difficulté en lien avec la double vulnérabilité, le dispositif peut être saisi grâce à un formulaire disponible sur l’intranet.

« On a voulu un outil synthétique, qui va droit au but, pour ne pas freiner l’envie d’aller chercher de l’aide à cause d’une usine à gaz », précise Laureline Delsart, responsable du développement. Les demandes sont tantôt administratives, tantôt tournées vers la recherche de partenaires ou de ressources. Parfois, il s’agit simplement de décrypter une situation délicate. Le Copepsh a ensuite trois jours pour répondre à la saisine. A plus long terme, ce groupe de pairs souhaite développer le partage d’expériences entre les deux secteurs, des formations communes ou encore des activités croisées entre jeunes.

L.U.

4. EHPAD : un label pour l'inclusion des résidents LGBT+

« Grey Pride Bienvenue » : en juin dernier, les Ehpad Annie-Girardot, à Paris, et Harmonie, à Boissy-Saint-Léger (Val-de-Marne) ont obtenu ce nouveau label délivré par l’association Grey Pride, qui milite pour le « bien vieillir » des personnes LGBT+. Le processus d’obtention commence par la projection du documentaire Pour la vie d’Aurélia Bloch et Anne-Claire Dolivet, dans lequel trois couples homosexuels racontent leur histoire et les épreuves auxquelles ils ont dû faire face. Le personnel est ensuite formé par un organisme agréé. L’occasion de réfléchir à l’orientation sexuelle des résidents, à leur identité de genre et à l’accueil des personnes séropositives.

La diversité des besoins affectifs et sexuels des personnes âgées est abordée, avec des cas concrets : comment réagir, par exemple, si un résident se masturbe dans une pièce commune ? L’association prévoit des échanges annuels de bonnes pratiques entre établissements labellisés (ils seront 60 d’ici à fin 2024) et l’organisation d’animations de sensibilisation deux fois par an. Comme cette « expérience sociale » lors de laquelle résidents et des membres du personnel se sont travestis « pour se mettre dans la peau d’une personne transgenre », explique Sandrine Tsong-Chin-Chuen, animatrice et référente pour le label.

A.C.